La prime de partage de la valeur

Une instruction sous la forme d’un questions-réponses publiée en ligne sur le site du Boss apporte des précisions sur les conditions d’attribution et de versement de la prime de partage de la valeur (PPV). Le site de l’Urssaf fait le point sur la PPV.

Depuis le 1-7-2022, les employeurs peuvent verser à leurs salariés une prime de partage de la valeur (PPV) exonérée de cotisations et contributions sociales dans la limite de 3 000 €, et jusqu’à 6 000 € pour les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation. Cette exonération s’applique sous certaines conditions.

Les employeurs concernés :

- les employeurs de droit privé au titre des salariés titulaires d’un contrat de travail ;
- les établissements publics à caractère industriel et commercial ;
- les établissements publics administratifs lorsqu’ils emploient du personnel de droit privé.

Lorsque les conditions de l’exonération sont remplies, la mesure s’applique au titre de la PPV versée :

- par les entreprises de travail temporaire (ETT) aux salariés intérimaires lorsque l’entreprise dans laquelle ils sont mis à disposition verse une prime à ses salariés (prime versée selon les modalités fixées par l’entreprise utilisatrice) ;
- par les établissements ou services d’aide par le travail (Esat) aux travailleurs en situation de handicap sous contrat de soutien et d’aide par le travail.

Les salariés concernés

L’exonération de cotisations et contributions sociales s’applique aux salariés liés par un contrat de travail, aux intérimaires mis à disposition de l'entreprise utilisatrice, aux agents publics relevant de l'établissement public et aux travailleurs en situation de handicap liés à un Esat par un contrat de soutien et d'aide par le travail, soit :

- à la date de versement de la prime ;
- à la date de dépôt de l'accord ;
- à la date de la signature de la décision unilatérale précisant les modalités de versement de la prime.

La modulation du montant de la PPV

Le montant de la PPV peut être modulé selon les bénéficiaires en fonction des critères suivants :

- la rémunération ;
- l’ancienneté dans l’entreprise ;
- le niveau de classification ;
- la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou la durée de travail prévue au contrat de travail, telle que déterminée pour le calcul du coefficient de la réduction générale.

Les congés maternité, paternité, adoption et éducation des enfants sont assimilés à des périodes de présence effective pour la détermination du montant de la PPV. Ces congés ne peuvent pas avoir pour effet de réduire le montant de la prime.

La non-substitution à un élément de rémunération

La PPV ne peut se substituer à aucun des éléments de rémunération versés par l'employeur ou qui deviennent obligatoires par la loi, le contrat ou l'usage. Elle ne peut pas se substituer à des augmentations de rémunération ni à des primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans l'entreprise ou l'établissement public.

La mise en place de la PPV par accord

Les modalités de mise en place de la PPV font l’objet d’un accord d’entreprise ou de groupe conclu selon les modalités suivantes :

- convention ou accord collectif de travail ;
- accord entre l'employeur et les représentants d'organisations syndicales représentatives dans l'entreprise ;
- accord conclu au sein du comité social et économique ;
- ratification, à la majorité des deux tiers du personnel, d'un projet d'accord proposé par l'employeur.

La PPV peut également être mise en place par décision unilatérale de l’employeur (DUE) qui en informe au préalable, le comité social et économique.

Exonération

L’étendue de l’exonération de cotisations et contributions applicable dans la limite de 3 000 € ou 6 000 € par bénéficiaire et par année civile, est conditionnée par la date de versement de la PPV et le montant de rémunération du salarié.

- Rémunération annuelle inférieure à 3 fois le Smic annuel pour les primes versées entre le 1-7- 2022 et le 31-12-2023

Sur cette période, la PPV versée aux salariés ayant perçu, au cours des 12 mois précédant son versement, une rémunération inférieure à 3 fois la valeur annuelle du Smic correspondant à la durée de travail prévue au contrat, est exonérée de toutes les cotisations et contributions sociales patronales et salariales, dont la CSG et la CRDS. Dans cette situation, le forfait social n’est pas dû. La prime est également exonérée d'impôt sur le revenu (IR).

Si, par exemple, la PPV est versée le 1-8-2022, il faut tenir compte de la rémunération versée sur la période du 1-8-2021 au 31-7-2022.

- Rémunération annuelle au moins égale à 3 fois le Smic annuel pour les primes versées entre le 1-7- 2022 et le 31-12-2023 et primes versées à compter du 1-1-2024

L’exonération de cotisations et contributions sociales patronales et salariales ne porte pas sur la CSG-CRDS. La prime est assujettie à forfait social dans les conditions applicables à l’intéressement pour les entreprises qui en sont redevables. La prime n’est pas exonérée d’IIR.

Quelle que soit la période de versement de la PPV et le montant de la rémunération du salarié, l’exonération porte également sur les participations à l’effort de construction ainsi que sur les taxes et contributions liées à l’apprentissage et la formation.

Montant maximum d‘exonération : 3 000 € ou 6 000 €

La PPV  est exonérée dans la limite de 3 000 € par bénéficiaire et par année civile.

Le montant maximal d’exonération porté à 6 000 € par an et par bénéficiaire pour les employeurs qui mettent en œuvre :

- un dispositif d’intéressement alors même qu’ils sont déjà soumis à l’obligation de mise en place de la participation ;
- un dispositif d’intéressement ou de participation alors même qu’ils ne sont pas soumis à l’obligation de mise en place de la participation.

Ces dispositifs doivent être mis en œuvre à la date de versement de la PPV ou être conclus au titre du même exercice que celui du versement de la prime.

Ne sont pas soumis au respect de ces conditions :

- les associations et fondations auxquelles peuvent être faits des dons permettant d’ouvrir droit à des réductions d'impôt (a et b du 1 des articles 200 et 238 bis du CGI) ;
- les Esat au titre des primes versées aux travailleurs en situation de handicap.

Le versement de la prime

La prime peut être versée depuis le 1-7-2022.

Le versement peut être réalisé en une ou plusieurs fois, dans la limite d’une fois par trimestre, au cours de l’année civile.

Modalités déclaratives en DSN

Le code type de personnel (CTP) à utiliser pour la déclaration de la PPV est le CTP 510 (CTP à 0 %, sans incidence sur le montant des cotisations dues par l’employeur).

Le CTP 260 est à utiliser pour déclarer la CSG et la CRDS sur les montants de prime non exonérés.

Le CTP 012 est à utiliser pour déclarer le forfait social dû sur les montants de PPV perçus par les salariés employés dans des entreprises de 250 salariés et plus, et dont la rémunération est supérieure ou égale à 3 Smic.

Si le montant versé dépasse 3 000 € ou 6 000 €, la partie qui excède le seuil de 3 000 € ou 6 000 €, en fonction des cas, est soumise à cotisations et contributions sociales. Ce dépassement doit être déclaré dans les conditions habituelles avec les CTP courants (CTP 100...) (voir DSN – Modalités déclaratives de la PPV).

 

Sources : www.urssaf.fr, actualité du 13-10-2022 ; https://boss.gouv.fr, communiqué du 10-10-2022- Mesures exceptionnelles – questions-réponses relative à la PPV ; https://net-entreprises.custhelp.com - Base de connaissances – Modalités déclaratives de la PPV fiche n° 2592, mise à jour du 7-10-2022 ; loi 2022-1158 du 16-8-2022 art. 1, JO du 17

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